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Dans les coulisses de l’extrême

17 juin 2022 - Lucile de Pesloüan

À titre de premier assistant-réalisateur, Sinan Saber travaille à l’arrière-scène des plateaux de tournage. Pour lui, aucune mission n’est impossible (ou presque). Entrevue avec le gars des vues.

© Andrew Cooper/Paramount Pictures

Des films à budgets modestes aux grosses productions internationales, Sinan Saber en a vu de toutes les couleurs. Transformers, X-Men ou encore Kursk, le film sur le naufrage d’un sous-marin russe. Tous ces films nécessitent une logistique imposante, réglée au quart de tour.

Un casse-tête perpétuel

Les moyens déployés sur les plateaux de tournage sont souvent gigantesques. «On peut faire fermer des ponts, de grandes artères, et même Times Square à New York», dit Sinan, qui a déjà tourné dans un volcan, en Islande.

 

«On visite le lieu avant et on essaie d’anticiper», explique Sinan. Faut-il affréter des autobus ou des hélicoptères? Engager des guides en montagne, construire ou élargir des routes? Installer des génératrices au fond d’un cratère? Prévoir une communication par satellite? Toute cette planification technique incombe à la première ou au premier assistant·e à la réalisation.

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Sur les plateaux, le premier assistant-réalisateur
s’occupe de la planification et de la mise en
oeuvre d’un projet de tournage à partir
d’un scénario.
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Un p’tit tour dans l’espace?

Avant le tournage de Space Explorers: The ISS Experience,  aucune caméra de cinéma ne pouvait composer avec les conditions hostiles de l’espace: les rayons UV, les températures extrêmes, les micrométéorites, le vide, les microdébris. Sinan Saber, aussi producteur sur cette série, a donc collaboré avec une équipe de spécialistes pour qu’elle conçoive une caméra spécifiquement pour ce tournage.

Dès qu’elle a été prête, on l’a fixée à un des deux bras robotiques de la Station spatiale internationale (SSI). Résultat: une vidéo à 360º en 3D, qui permet de contempler, en réalité virtuelle, ce que voient les astronautes dans la SSI!

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«Ce tournage est le truc le plus dingue que j’aie fait, dit Sinan Saber. Pour le côté technologique, mais aussi pour la rencontre avec les astronautes, rendue possible par ces technologies. C’est tout ça qui est passionnant.»

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« Le créatif et le monde réel sont diamétralement
opposés. Mon rôle,
c’est de bâtir un pont entre les deux. »
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Les coulisses de l’impossible

Dans les films d’action et de superhéros, on emploie souvent les technologies numériques. «On tourne en studio avec plusieurs caméras pour enregistrer les positions, mouvements et rotations d’acteur·trice·s ou d’objets, explique Sinan. On les fait bouger ensuite virtuellement sur ordinateur.» Ça permet de faire revivre des acteur·trice·s décédé·e·s ou d’aller plus loin dans les cascades.
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La technique, ce n’est pas tout!

Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, est un des projets qui a le plus marqué Sinan. Sur ce film, pas de caméra 3D, pas de station spatiale ou de volcan à escalader. «Seulement une émotion pour la beauté du cinéma, et la sensation d’avoir regardé et filmé une pièce de théâtre sur trente jours!»

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« Pendant les prises, je suis heureux de regarder la scène
se jouer en pensant à tout ce que j’ai mis
en place pour que cela existe. »

Sinan Saber Photo : Bertrand Calmeau

PREMIER ASSISTANT-RÉALISATEUR, EN TROIS QUESTIONS
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1. Qu’as-tu fait comme études?

J’ai d’abord étudié en théâtre. Puis j’ai rencontré un réalisateur qui m’a guidé. J’ai plutôt choisi le baccalauréat en études et production cinématographique à l’Université de Montréal.

2. Quelles qualités et compétences sont nécessaires?

Il faut être patient, disponible et persévérant. Il ne faut pas abandonner. J’ai commencé à travailler dans le cinéma il y a 24 ans, et j’en vis depuis 15 ans. Je pense aussi que ça prend des qualités de leader et de gestionnaire.

3. Un conseil pour faire ce métier?

On l’apprend en le pratiquant! Oui, la théorie est importante (histoire du cinéma, bases du montage, de l’éclairage, de la prise de son…), mais on découvre beaucoup sur le terrain. J’ai commencé comme assistant à la production: j’étais chauffeur! J’ai aussi participé bénévolement à plusieurs tournages. Je vous conseille de regarder des films, beaucoup de films! Et d’explorer les suppléments, pour comprendre les coulisses. Et si vous avez la possibilité de rencontrer des personnes pour vous mentorer, des gens qui vous inspirent dans ce métier, n’hésitez pas à les suivre, à leur poser des questions!

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